Violences sexistes et sexuelles : Sciences Po rend compte des préconisations de son groupe de travail 

04/05/2021 | 12:00 Communiqués de presse  
Bénédicte Durand, administratrice provisoire de Sciences Po, a reçu ce jour les conclusions du groupe de travail sur les violences sexistes et sexuelles (VSS), mis en place à son initiative le 17 février 2021. Le rapport rassemble les éléments de diagnostic mis à l’appui des préconisations que le groupe avance - conformément à l’objectif qui lui a été fixé - pour renforcer et promouvoir à Sciences Po une culture du respect, de la civilité et de l’égalité entre les personnes.
 
Pendant deux mois, le groupe de travail, présidé par Mme Hervieu-Léger, a mené en toute indépendance une réflexion destinée à proposer un dispositif ambitieux afin de répondre aux attentes fortes soulevées par les différentes communautés de Sciences Po sur la question des violences sexistes et sexuelles.
 
Il ressort de ces conclusions que :
 
En matière d'identification et de prévention des situations à risque grâce à la formation et à la recherche, le groupe de travail recommande notamment :
  • La mise en place d’un dispositif de sensibilisation aux VSS, obligatoire, généralisé pour tous et d’un éventail de formations approfondies pour certains groupes à raison de leurs fonctions. Ces formations seront répétées et renouvelées afin de favoriser l’émergence d’une véritable culture partagée. 
  • En particulier pour les étudiants, il s’agira de mieux faire connaître les moyens pour contenir les situations à risque, de renforcer les contrôles et de mettre en place un protocole de sécurité pour l’organisation de soirées étudiantes par les associations. Un kit de départ récapitulant toutes les informations utiles aux étudiantes et étudiants durant leur période à l’extérieur de Sciences Po (stage, alternance, échange à l’étranger etc.) est également préconisé. Enfin, la lutte contre le cyberharcèlement pourra également se renforcer.  
  • Le soutien résolu de l’institution aux activités et nouvelles initiatives de recherche ayant vocation à développer la connaissance sur les VSS et à irriguer l’ensemble des enseignements et des formations (dont la proposition de création d’une chaire professorale et de réalisation d’une recherche sur les VSS à Sciences Po). 
  • La montée en puissance du Plan d’actions Égalité Femmes-Hommes à Sciences Po.
En matière d’écoute et d’accompagnement des victimes de violences sexistes et sexuelles, si les témoignages reçus sur l’activité de la Cellule soulignent la plupart du temps la satisfaction des personnes qui y ont eu recours, quant à la qualité de l’écoute et à l’observance des règles de bienveillance et de confidentialité, la Cellule n’est mobilisée que par la population étudiante et pour des faits intervenus hors les murs de l’établissement. Le groupe de travail recommande notamment :
  • La démultiplication et coordination des dispositifs de proximité dédiés aux signalements et le déploiement sur tous les campus d’un réseau de personnes référentes. 
  • L’externalisation du dispositif d’écoute pour les victimes de VSS à une structure professionnalisée et spécialisée. 
  • Le renforcement du dispositif d’information, de conseils juridiques et de l’accompagnement matériel et pédagogique des témoins et victimes de VSS.
En matière de procédure disciplinaire, le groupe de travail recommande notamment:
  • La formalisation des modalités et le déclenchement systématique d’une enquête interne suite à un signalement.
  • La judiciarisation des procédures et professionnalisation de l’instance d’enquête interne, avec un mise en œuvre des mesures de protection des victimes pendant le cours de la procédure.
  • Le développement de l’information sur les procédures disciplinaires et les sanctions encourues à l’ensemble de la communauté de Sciences Po et la publicisation des sanctions prononcées, préservant l’anonymat des personnes impliquées. 
 
« Je tiens à saluer la très grande qualité des travaux réalisés par la sociologue Danièle Hervieu-Léger, présidente du groupe de travail, ainsi que tous ses membres. Cet ensemble de 61 mesures font système, et doivent permettre une prise de conscience durable de toutes nos communautés sur la question des violences sexistes et sexuelles et un renouvellement de l’engagement de notre institution. Elles doivent tout d'abord nous permettre collectivement de mieux identifier le faisceau de comportements et de signes avant-coureurs grâce à la formation et à la recherche, de proposer un système d’alerte et d’accompagnement mieux identifié et plus efficace et de formaliser des procédures disciplinaires plus solides. Sous le contrôle de nos conseils, nous proposerons une démarche et un calendrier de mise en œuvre avant la fin de l’année universitaire", a déclaré Bénédicte Durand, administratrice provisoire de Sciences Po.
 
"Le groupe que j'ai présidé a travaillé de manière collégiale, ouverte et sereine sur un sujet délicat et particulièrement sensible au sein des communautés étudiantes et universitaires. Nous remercions l'ensemble des interlocuteurs qui nous ont permis de bâtir des réponses sérieuses et concrètes. Nous avons confiance dans leur mise en oeuvre par les équipes de Sciences Po", a déclaré Danièle Hervieu-Léger, sociologue et Présidente du groupe de travail.


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