Sciences Po lance son grand cours obligatoire de culture écologique

Paris, le 16 janvier 2023 - Sous l’impulsion de son directeur Mathias Vicherat et porté par l’ambition d’apporter des réponses concrètes aux défis actuels et aux attentes des nouvelles générations, Sciences Po place les transformations environnementales au cœur de son projet pédagogique et de son travail de recherche. 

“Depuis 150 ans, Sciences Po a la vocation de former des citoyens éclairés, des responsables indépendants, capables d’une action réfléchie pour affronter les enjeux du monde contemporain. Les transformations environnementales constituent le principal défi qui se dresse devant nos sociétés. J’ai donc souhaité, dès mon arrivée à la direction de Sciences Po, mettre en place un cours obligatoire pour tous nos étudiants de première année, afin de leur transmettre de premiers outils d’analyse pour décrypter et comprendre les enjeux environnementaux. C’est à la fois une nécessité éthique et professionnelle, car il ne sera plus possible d’exercer un poste de dirigeant sans être formé sur ces sujets. Je souhaite que Sciences Po, comme elle l’a toujours été au cours de son histoire, soit à l’avant-garde.” - Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po.


1. Un cours obligatoire de “Culture Écologique” pour tous les étudiants de première année à compter du 16 janvier

L’ensemble des 1 700 étudiants inscrits en première année à Sciences Po suivra à compter du 16 janvier un cours obligatoire de 24 heures, “Culture Écologique", piloté par Pierre Charbonnier, pour les initier aux enjeux liés aux transformations environnementales. 

Ancien élève de l'École Normale Supérieure, agrégé et docteur en philosophie, Pierre Charbonnier est chargé de recherche au CNRS, chercheur au Centre d'études européennes et de politique comparée de Sciences Po depuis 2021. Spécialiste des rapports entre les sciences sociales et les questions environnementales, il travaille notamment sur l'adaptation des régimes de protection sociale aux effets économiques de la crise climatique et sur les conséquences de la menace climatique sur les relations internationales. 

Ce cours engage l’ensemble des disciplines qui structurent le cursus de Sciences Po et abordera notamment les sciences politiques, l’histoire environnementale, l'économie, le droit, la sociologie et les relations internationales, en offrant un éclairage complémentaire d’autres secteurs des sciences.

Le cours “Culture Écologique" se divise en deux temps forts :

• 18 heures de cours magistral en format intensif sur la semaine du 16 au 20 janvier 2023.
• 6 heures d'enseignements complémentaires dispensées pendant les cinq premières semaines du semestre de printemps par des académiques et ingénieurs des sciences du vivant et de la nature, à travers des conférences générales abordant des problématiques environnementales spécifiques, en lien avec les débats de politiques publiques.

• Pierre Charbonnier (CNRS, CEE, Sciences Po) : campus de Paris (français). 
• Lucas Chancel (CRIS, Sciences Po) : campus de Reims (anglais).
• Nicolas Delalande (Centre d’histoire, Sciences Po) : campus de Dijon.
• François Gemenne (directeur de l'Observatoire Hugo) : campus de Nancy.
• Aurélie Luneau (Centre d’histoire, Sciences Po) : campus de Poitiers.
• Nathan Marom (IDC, Interdisciplinary Center Herzliya de Tel Aviv) : campus de Menton (anglais).
• Camille Mazé (CNRS, LIENSs, Université de la Rochelle) : campus de Menton (français).
• Joost de Moor (CEE, Sciences Po) : campus du Havre (anglais).
• Aleksandar Rankovic (IDDRI) : campus de Reims (français).

 

2. Une refonte des maquettes pédagogiques de plus grande ampleur

Le lancement du cours “Culture Écologique” pour les étudiants de première année s’inscrit dans une dynamique profonde de renouvellement des maquettes pédagogiques tout au long du parcours universitaire à Sciences Po, afin de mieux prendre en compte l’enjeu des transformations environnementales.

Au total, à Sciences Po, environ 250 cours abordent le sujet des transformations environnementales ​​selon des perspectives disciplinaires spécifiques mais aussi de manière interdisciplinaire. À ceux-ci s’ajoutent plusieurs enseignements de méthode centrés sur des sources spécifiques (grandes enquêtes, fonds d’archives, rapports publics, textes juridiques, etc.), ainsi que des dispositifs pédagogiques comme l’atelier de production “Climate change” de l’École de Journalisme, la Clinique du droit sur les questions de justice environnementale ou encore des projets collectifs de l'École Urbaine.

Au niveau des Masters, Sciences Po place la question de l’impact au cœur du projet pédagogique de son école de management. L’École du Management et de l’Innovation de Sciences Po est devenue l’École du Management et de l’Impact. Créée en 2016, elle forme chaque année plus de 1 200 étudiants ayant la volonté d’agir sur la société par l’entreprise et l’entrepreneuriat, de réinventer les modèles actuels et de construire un monde durable et veut porter une vision de l’entreprise davantage consciente des enjeux sociaux et sociétaux et l’aider à jouer un rôle dans les transitions environnementale et numérique.
 

L’année universitaire 2023-2024 sera donc marquée par l’entrée en vigueur de plusieurs évolutions structurelles et majeures dans l’offre de formation de l’EMI :

• Mise en place d’une offre de cours communs en M1 autour de l’impact environnemental et social des entreprises, mais aussi autour de la compréhension du rôle de la donnée. Un éclairage sera apporté par les sciences sociales sur les liens entre entreprise, environnement et société.
• 4 masters évoluent afin de prendre en compte l’impact dans toutes ses dimensions, mais aussi en lien avec les nouvelles orientations des secteurs professionnels visés :
  • Finance and Strategy.
  • International Business and Sustainability.
  • Entrepreneuriat, Design et Innovation.
  • RH & Gouvernance durable.
• Plus largement, chacun des 9 masters de l’EMI présentera une offre d’enseignements approfondissant les sujets environnementaux et de transition (mesure d’impact, bilan carbone, finance durable et green bonds, gouvernance durable, etc.).

Au-delà de l’EMI, Il existe en outre des approches spécialisées en master :

• Ecole d’Affaires Publiques : Master – Policy stream: Energy, environment and sustainability.
• Paris School of International Affairs : Master in Environmental Policy et le Master in International Energy.
• École Urbaine : Master Governing Ecological Transitions in European Cities, ouvert en 2020-2021.

Enfin, plusieurs double-diplômes s’inscrivent dans cette dynamique, par exemple :

• Bachelor of Arts and Sciences au niveau du Collège Universitaire :
  • sur le campus de Reims, avec l’Université de Reims Champagne-Ardenne, en sciences humaines et sociales et sciences de la vie, autour de la thématique "Environnement et société durables".
  • sur le campus de Paris : avec l’Institut de physique du globe de Paris de l’Université de Paris, en sciences humaines et sociales et géosciences, portant sur les "Politiques de la terre".
• Au niveau des Masters :
  • Double Diplôme avec AgroParisTech (PSIA, EAP, EMI, Ecole urbaine) : Double diplôme avec l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement (AgroParisTech).
  • Double Diplôme Sciences Po (PSIA) - Sorbonne Université : Sciences et politiques de l'environnement.

 

3. Pour devenir l’université de référence en Europe sur les transformations environnementales, Sciences Po renforce considérablement sa faculté permanente


Les transformations environnementales sont au cœur de la dynamique de recherche de Sciences Po, université de recherche de rang international, dotée d'une expertise forte et reconnue sur la gouvernance et les sociétés en transition.

Au cours des cinq prochaines années, de nombreux universitaires spécialistes du sujet viendront s’ajouter à la quarantaine d’enseignants-chercheurs qui travaillent déjà dans ce domaine, faisant de Sciences Po l’une des institutions les mieux dotées en Europe.

 

L'héritage de Bruno Latour

Grâce au fonds Bruno Latour, un appel à candidatures a été lancé pour 10 postes de post-doctorants pour travailler sur les transformations environnementales, pour une durée de 3 ans.

Décédé en octobre dernier, Bruno Latour, distingué par le Prix Kyoto en 2021 pour son travail sur l'anthropologie de la modernité, avait décidé de faire don d'une partie de son prix afin de constituer un fonds pour soutenir la recherche en écologie politique. Plusieurs partenaires privés se sont également mobilisés, permettant de récolter plus de 2 millions d’euros.
Bruno Latour, directeur scientifique, fondateur du Médialab, le laboratoire de recherche sur le numérique, et du master d’expérimentation en arts politiques (SPEAP), a éclairé et enchanté Sciences Po durant plus de 15 ans et inspiré des générations d’étudiants et de chercheurs. C’est notamment sur la base du rapport qu’il avait rédigé en 2019 que Sciences Po s’inscrit au cœur des transformations environnementales et crée le cours obligatoire de Culture Écologique pour ses étudiants de première année.