Paris, le 16 juin 2022 – Stefanie Stantcheva, professeure d’économie politique à l’université Harvard et co-fondatrice du Social Economics Lab et Tarik Abou-Chadi, professeur associé de politique européenne comparée au Nuffield College de l’Université d’Oxford, ont remporté le premier prix Henrik Enderlein, décerné conjointement par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, l’Auswärtiges Amt allemand, la Hertie School de Berlin et Sciences Po, en partenariat avec les quotidiens Les Echos et Handelsblatt, au cours d’une cérémonie organisée le 15 juin dernier au Quai d’Orsay, à Paris.
Leurs travaux ont été distingués par un jury international présidé par Jean Pisani-Ferry, économiste et professeur à Sciences Po Paris et à l'Institut Universitaire Européen (Florence), et composé de Dimo Böhme, commissaire adjoint à la coopération franco-allemande au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Emmanuelle Gallet, commissaire adjointe à la coopération franco-allemande à l’Auswärtiges Amt allemande, Dorit Geva, professeure de sociologie à l’Université d’Europe centrale (Budapest, Vienne), Mark Hallerberg, professeur d’économie politique à la Hertie School (Berlin), Karl de Meyer (Les Echos), Guillaume Plantin, professeur d’économie à Sciences Po, Adam Tooze, historien de l'économie de l'Université Columbia (New York), Teresa Stiens (Handelsblatt) et Cornelia Woll, présidente de la Hertie School et professeure de politique économique internationale.
Le prix Henrik Enderlein, doté de 10 000 euros, s'adresse aux jeunes chercheurs en sciences sociales de moins de 40 ans dont les travaux témoignent d'une excellence scientifique et d'une contribution concrète au débat public pour l'avenir de l’Europe. Il est nommé en mémoire de l’ancien Président de la Hertie School, profondément engagé pour l’Europe.
Docteure en économie du Massachusetts Institute of Technology (2014), Stefanie Stantcheva rejoint le département d’économie à Harvard en 2016. Elle étudie la fiscalité des entreprises et des particuliers, ainsi que la manière dont les individus comprennent, perçoivent et déterminent leurs comportements en fonction des politiques publiques. Ses travaux se concentrent en particulier sur les conséquences à long terme des politiques fiscales sur l'innovation, l'éducation et la richesse. Plus récemment, Stefanie Stantcheva a étudié la manière dont les politiques de recherche et développement peuvent être améliorées pour favoriser l'innovation, les mécanismes par lesquels les impôts sur le revenu et sur les sociétés ont façonné l'innovation au cours du XXe siècle et la façon dont les prêts étudiants peuvent être structurés pour améliorer l'accès à l'éducation.
Titulaire d’un doctorat en sciences politiques de l’Université Humboldt à Berlin (2015), Tarik Abou-Chadi est professeur assistant au département de sciences politiques de l’Université de Zurich avant de rejoindre le Nuffield College de l’Université d’Oxford. Ses travaux de recherches portent sur les réactions des partis politiques et des électeurs face aux transformations des sociétés post-industrielles, en particulier l’adaptation des politiques publiques aux évolutions de la demande des électeurs, et les conséquences sur l’opinion publique et le vote des effets des politiques publiques et du comportement des élites. Tarik Abou-Chadi est par ailleurs, depuis août 2019, le chercheur principal d'un projet financé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique, qui étudie la manière dont les perceptions économiques et culturelles du statut social affectent le comportement électoral.
Clément Beaune, Ministre délégué auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé de l'Europe : « C’est un honneur de remettre ce premier prix Henrik Enderlein à deux jeunes chercheurs européens remarquables, dont les travaux sont une contribution importante à ce magnifique projet qu’est la construction européenne. Il me tenait à cœur d’honorer la mémoire et les convictions de mon ami Henrik en créant ce prix, ensemble avec nos amis allemands. »
Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po : « J’adresse mes chaleureuses félicitations à Stefanie Stantcheva et Tarik Abou-Chadi. La qualité exceptionnelle de leurs travaux de recherche et l’impact de ceux-ci sur les futures générations de citoyens européens honorent la mémoire d’Henrik Enderlein. Il était un Européen convaincu et engagé, de ceux qui peuvent influencer les opinions publiques, les politiques publiques, l’enseignement et la recherche au-delà des frontières. Henrik Enderlein partageait avec Sciences Po, université internationale, ouverte sur le monde, l’ambition de diffuser le savoir au plus grand nombre et un profond attachement aux valeurs humanistes. »
Anna Lührmann, Ministre d'État au ministère fédéral allemand des Affaires étrangères : « Le prix Henrik Enderlein pour l'excellence de la recherche en sciences sociales est décerné à deux brillants chercheurs. Comme le professeur Enderlein, Tarik Abou Chadi et Stefanie Stantcheva portent, par leurs travaux, l'ambition de contribuer au débat politique en Europe, que ce soit dans le domaine des sciences politiques ou des sciences économiques. Ce dialogue entre la recherche académique et la politique, auquel Henrik Enderlein a toujours été très attaché, est essentiel pour tracer une voie européenne dans un monde en bouleversement. »
Jean Pisani-Ferry, professeur associé à Sciences Po et à l'Institut universitaire européen et président du jury du prix Henrik Enderlein. : « Toute sa vie, Henrik Enderlein a voyagé entre analyse et politique économique. À l’une comme à l’autre il a apporté acuité, sens des priorités, précision, et cette once de provocation sans laquelle il n’y a pas de communication politique. Il l’a fait en se jouant tant des frontières des États que des frontières politiques. Le choix de Tarik Abou-Chadi et de Stefanie Stantcheva est une manière de lui rendre hommage. »
Cornelia Woll, Présidente de la Hertie School : « Stefanie Stancheva et Tarik Abou-Chadi consacrent leurs recherches à des sujets qui ne font pas seulement avancer la connaissance, mais qui sont également cruciaux dans les politiques et l'opinion publique en Europe. Au-delà du monde académique et universitaire, leurs travaux suscitent des débats publics décisifs pour poser les jalons d'une Europe forte et souveraine. »
Contacts presse :
Pressestelle Auswärtiges Amt, +49 (0)30 5000 2056, presse@diplo.de
Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
+33 (0) 1 43 17 43 57, secretariat-presse.cabaeu@diplomatie.gouv.fr
Hertie School, Benjamin Stappenbeck, Director of Communications
+49 (0) 30 259 219 – 113, pressoffice@hertie-school.org
Sciences Po, Romain Becker, +33 (0) 1 45 49 50 79, media@sciencespo.fr

01.07.2025
SCIENCES PO CRÉE LA PARIS CLIMATE SCHOOL,
LUIS VASSY NOMME LAURENCE TUBIANA COMME DOYENNE
Paris, le 01 juillet 2025 - Projet fort du directeur de Sciences Po Luis Vassy, la Paris Climate School est la première école européenne en sciences humaines et sociales visant à former des décideurs pour mener la transformation écologique, gérer les risques climatiques et renforcer la résilience de nos sociétés.
La Paris Climate School est la huitième école diplômante à Sciences Po. Elle accueillera dès la rentrée 2026 une cohorte d'une centaine d'étudiants dans un master, d'une durée de 2 ans et dispensé en anglais, intitulé « Ecological transition, risks and governance ».
Elle sera dirigée par Laurence Tubiana, dont l'expérience unique, à l'interface de la science, de la diplomatie climatique et de l'action publique, incarne l'ambition de cette école : former une nouvelle génération de décideurs capables de répondre à l'urgence écologique.
Diplomate et économiste, Laurence Tubiana est présidente de la Fondation européenne pour le climat (ECF) depuis 2017 et envoyée spéciale pour l'Europe pour la COP30. De janvier à juin 2025, elle a co-présidé le comité de préfiguration de la Paris Climate School avec Sophie Dubuisson-Quellier, directrice de recherche au CNRS et directrice du Centre de sociologie des organisations (CSO) de Sciences Po. Elle a été ambassadrice chargée des négociations lors de la COP21 et a co-présidé la Convention citoyenne pour le climat en 2020.
Sophie Dubuisson-Quellier dirigera le Comité Scientifique, composé des membres de la faculté permanente et des enseignants qui interviendront dans l'école.
Luis Vassy, directeur de Sciences Po : “Face à la gravité de la crise écologique et à son caractère existentiel, nous avons la responsabilité d'agir. Avec le lancement de la Paris Climate School, toute première école du climat en Europe, nous allons former à Sciences Po une nouvelle génération de décideurs outillés intellectuellement pour penser les bouleversements en cours et conduire les transformations systémiques. Cette école formera des professionnels du privé comme du public pour financer la transition, la planifier, et gérer les risques climatiques. Je me réjouis que Laurence Tubiana ait accepté de devenir la doyenne de la Paris Climate School. Son expérience unique, à l'interface de l'économie, de la diplomatie climatique et de l'action publique, incarne l'ambition de cette école. C'est une grande fierté pour Sciences Po.”
Laurence Tubiana, doyenne de la Paris Climate School : “Je suis très fière et très enthousiaste de devenir la doyenne de la Paris Climate School. Cette création intervient à un moment décisif pour le futur de notre planète et de nos sociétés. Face à l'urgence écologique, il est indispensable de former des jeunes capables de penser et d'agir autrement. Sur le climat, Sciences Po peut devenir un acteur de rang mondial, en alliant excellence académique, interdisciplinarité et engagement.”
Pour en apprendre davantage sur la Paris Climate School.
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