Sciences Po dresse le portrait de ses étudiants, une démarche inédite dans le monde de l’enseignement supérieur

06/10/2022 | 12:00 Communiqués de presse  

Paris, le 6 octobre 2022 - Le livre Une Jeunesse engagée, co-écrit par Martial Foucault, professeur des universités en science politique à Sciences Po et directeur du CEVIPOF, et Anne Muxel, sociologue et politiste, directrice de recherche CNRS au CEVIPOF de Sciences Po, paraît ce jeudi 6 octobre.

Vingt ans après une première consultation cherchant à cerner le profil socio-politique des étudiants de Sciences Po, cette nouvelle enquête en saisit les évolutions les plus remarquables et laisse entrevoir à quoi ressembleront les responsables économiques, culturels et politiques de France et d’ailleurs.

Dans le cadre de la célébration de ses 150 ans, et après deux décennies marquées par des transformations profondes de son modèle, Sciences Po a souhaité renouveler une étude réalisée en 2002 pour mieux connaître ses étudiants.

Ce travail de radiographie de ses étudiants, avec une dimension comparative sur 20 ans et la volonté de rendre publics les résultats, est inédite dans le monde de l’enseignement supérieur.

 

Sciences Po, l’école du pluralisme

La pluralité des opinions et le respect des différences est pour les étudiants de Sciences Po un pilier indéboulonnable de la démocratie: 89% mettent en avant la nécessité de la tolérance vis-à-vis des idées et des croyances des autres.

La liberté d’opinion est même l’une des principales causes pour lesquelles les étudiants de Sciences Po seraient prêts à se battre.

Cette éthique du débat et de la nuance est, depuis 150 ans, dans l’ADN de Sciences Po, qui enseigne et analyse la complexité du monde dans la formation, comme dans la recherche.

L’institution est également un acteur de premier plan pour la défense des libertés académiques dans le monde. A l’occasion des 150 ans de l'établissement, Sciences Po a accueilli la Semaine des libertés académiques. Des représentants d’universités internationales partenaires de Sciences Po et des universitaires en sciences humaines et sociales se sont réunis pour un temps de travail et de réflexions, consacré aux pressions qui pèsent aujourd’hui sur les universités et la recherche partout dans le monde. Sciences Po accueille également une soixantaine d’étudiantes ukrainiennes réfugiées, ainsi que des chercheurs ukrainiens et afghans en exil, dans le cadre du programme PAUSE.

 

Sciences Po, l’école de l'engagement

Comme en atteste le titre de l’ouvrage, c’est l’un des principaux enseignements de l’enquête menée par Anne Muxel et Martial Foucault : les étudiants de Sciences Po sont particulièrement engagés, et ce sous des formes nouvelles, au service de causes.

Ainsi, plus du tiers d’entre eux fait partie d’une association humanitaire ou caritative (36%), une proportion qui a doublé en vingt ans (19% en 2002) ; 16% sont membres d’une association de défense de l’environnement, soit trois fois plus qu’en 2002 (5 %) ; 14% sont engagés d’une association des droits des femmes et 8 % dans une association de défense des droits LGBTQ+.

L'engagement traditionnel est également en hausse en 20 ans. 11% déclarent être membres d’un parti politique, 5% sont membres d’un syndicat.

Alors que les étudiants sont engagés et lancent des initiatives sur le terrain, Sciences Po apporte des réponses concrètes aux défis actuels et aux attentes des nouvelles générations. Dès cette année, les étudiants de première année auront un cours obligatoire sur les transitions environnementales. L’Ecole de Management de Sciences Po, devenue cette année l’Ecole du Management et de l’Impact, place ce sujet au cœur de son projet pédagogique. Le recrutement d’une trentaine de chercheurs, spécialistes de la transition environnementale, est en cours, faisant de ce domaine le plus étudié au sein de l’institution.

 

Une radicalité dans le cadre de la démocratie et des institutions

Les étudiants de Sciences Po, à l'image de la jeunesse française, expriment une radicalité. Mais ils témoignent également d’un attachement très fort au cadre démocratique pluraliste, à la démocratie représentative et aux institutions. Ils rejettent massivement tout comportement violent.

Leur attachement aux institutions et à la démocratie représentative se traduit notamment par une participation électorale particulièrement importante : 94% des étudiants ont voté au 1er tour de l’élection présidentielle 2022 (92% au second), et près de 8 sur 10 votent à toutes les élections.

Par ailleurs, ils sont presque unanimement favorables à la construction européenne et à la mondialisation, cette dernière étant perçue comme une opportunité tant sur le plan de l’éducation que du développement économique.

 

“Je veux remercier Anne Muxel et Martial Foucault pour leur travail de grande qualité. Leur livre dresse un portrait tout en nuances des étudiants de Sciences Po et témoigne de l’évolution et du développement exceptionnel de notre institution en 20 ans. Il fait également état de la conscience particulièrement aiguë de nos étudiants sur l’état du monde et de leur volonté d’engagement pour le réparer. Le rôle et l’ambition de Sciences Po, c’est de transformer cette conscience en capacité d’action.” Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po

 

Apprendre qui sont nos étudiants, ce qu'ils pensent, ce qu'ils éprouvent, ce pourquoi ils sont prêts à se mobiliser, comment ils votent, ce qu'ils imaginent de leur futur, les valeurs qu'ils partagent, ce qui les distinguent du reste de la jeunesse... sont les objectifs scientifiques de cette enquête. Mais ce livre nous donne à voir des évolutions marquantes mais aussi des permanences de leurs attitudes et opinions par rapport à leurs aînés interrogés 20 ans plus tôt. Martial Foucault, professeur des universités en science politique à Sciences Po et directeur du CEVIPOF

 

“Vingt ans après la première enquête que j’avais réalisée avec Luc Rouban, celle-ci avait un objectif majeur : mesurer et comprendre l’évolution des idées, des engagements, des valeurs, des choix politiques des étudiants de 2022 comparativement à leurs prédécesseurs. Leurs engagements politiques vont de pair avec les causes et les luttes qui les animent ou les inquiètent. Sans surprise, ils appartiennent à une génération où le combat contre les inégalités et contre le réchauffement climatique dominent leurs mobilisations et leurs manières de voir le monde. Pour eux, la politique est avant tout un moyen de régler les conflits à l’origine des désordres de la société.” Anne Muxel, sociologue et politiste, directrice de recherche CNRS au CEVIPOF de Sciences Po.


À propos de Sciences Po

Fondée sur des valeurs d’ouverture et d’excellence, Sciences Po est une université de recherche sélective de rang international dont le modèle unique associe spécialisation en sciences humaines et sociales, pluridisciplinarité et ancrage professionnel pour former des acteurs qui comprennent et transforment la société. 

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