SCIENCES PO LANCE L’INSTITUT LIBRE DES TRANSFORMATIONS NUMÉRIQUES
Paris, le 20 mars 2024 - En tant qu'université internationale de recherche en sciences humaines et sociales occupant une place singulière dans le débat public sur les grandes transitions, Sciences Po s’empare de l’enjeu des transformations numériques en créant un institut pluridisciplinaire à la croisée des chemins entre sciences humaines et sociales et sciences exactes : l’Institut libre des transformations numériques.
L’Institut libre des transformations numériques a pour ambition d’aider les décideurs et les citoyens de demain à mieux comprendre, appréhender et utiliser les technologies numériques, en écho avec la mission de Sciences Po, « comprendre son temps pour agir sur le monde ». Il confirme le positionnement de l’institution comme université de recherche de référence à l’échelle mondiale sur les transformations numériques et les politiques publiques correspondantes.
Créé dans le cadre du projet TIERED (“Transforming Interdisciplinary Education and Research for Evolving Democracies”) lauréat de l’appel à projets ExcellencES[1], cet institut promeut le dialogue entre les sciences humaines et sociales organisées autour des disciplines fondamentales de Sciences Po (sciences politiques, économie, droit, histoire, sociologie) et les autres secteurs des sciences. Il s’appuie à cette fin sur les partenaires de TIERED : le CNRS, l’INRIA, l’INED, l’INSERM, l’IFREMER, l’INALCO, l’Université Paris Cité et l’IDDRI.
Cette mise en dialogue permettra l’analyse des transformations numériques sous différents prismes (historiques, économiques, juridiques, sociologiques et politiques), leur documentation et une meilleure compréhension de leurs mécanismes sous-jacents. Par ailleurs, opérant à l’intersection entre la recherche, la formation et la diffusion auprès de différents publics, y compris les décideurs publics, l’Institut a l'ambition de contribuer à l’élaboration de politiques publiques.
Pour servir cette ambition, l’Institut se fixe trois priorités :
- L’expérimentation : l'Institut souhaite fournir aux étudiants et aux chercheurs les outils nécessaires pour expérimenter les technologies numériques, comprendre leur fonctionnement, les mettre à l’épreuve, et donner aux sciences humaines et sociales les moyens de participer pleinement à la construction d’outils numériques originaux.
- Une reconnaissance de la pluralité des contextes : l'Institut va analyser l'impact des technologies numériques sur la société, en tenant compte de la diversité des utilisateurs et des usages qu’elles suscitent, ainsi que de la variété des environnements institutionnels dans lesquels elles se déploient.
- L’ouverture : l'Institut promeut l'ouverture à trois niveaux entre les disciplines traditionnelles des sciences humaines et sociales et les autres disciplines scientifiques ; vis-à-vis du grand public, y compris à travers les dispositifs de science ouverte et participatives ; et vers les secteurs non académiques (entreprises mais aussi arts, culture, etc.) qui offrent des perspectives alternatives aux usages des technologies numériques.
Portant des travaux transversaux au sein de Sciences Po, l’Institut intervient sur trois dimensions :
- Renforcer la cohérence de l’offre pédagogique sur les thématiques du numérique pour donner aux étudiants les outils pour comprendre et accompagner les transformations numériques, et les doter des compétences requises dans un monde numérisé et en évolution permanente.
- Promouvoir une recherche interdisciplinaire visant à mieux saisir les technologies numériques innovantes dans leurs contextes - social et institutionnel - d’utilisation.
- Inclure des acteurs non académiques dans ses actions pour contribuer au débat public et à la diffusion des connaissances
Plusieurs projets sont d’ores et déjà en cours de développement :
- Un appel pour un nouveau programme de professeurs invités a été lancé pour l’année académique 2024-2025 sur le thème « IA et démocratie ».
- Une formation en sciences sociales computationnelles va être lancée à horizon 2025 à l’Ecole de la recherche
- Un « laboratoire d'autopsie des algorithmes » est en cours d’élaboration pour offrir un espace ouvert aux étudiants, aux chercheurs, à la société civile et aux décideurs politiques pour tester et comprendre l'impact des algorithmes sur la vie quotidienne et les résultats des différentes réglementations algorithmiques (en collaboration avec le CNRS)
- Une action exploratoire avec l’Inria sur la haine en ligne et les biais culturels dans l’IA est en discussion pour septembre 2024.
L’Institut est placé sous la direction de Jean-Philippe Cointet, professeur au médialab. Carly Hafner est secrétaire générale.
« En tant qu’université de recherche de rang mondial, Sciences Po porte l’ambition de proposer des réponses aux grands enjeux contemporains, notamment les transformations numériques. En adoptant une démarche pluridisciplinaire, de dialogue avec les autres sciences et d’ouverture à tous les publics, l’Institut pour les transformations numériques permet aux sciences humaines et sociales de s’emparer pleinement du sujet. L’un de nos défis principaux sera de faire entendre la singularité de cette voix dans un espace déjà très saturé et où dominent souvent des discours techno-déterministes sur le numérique. Ses actions contribueront à installer Sciences Po sur la carte des grandes universités internationales où se pense, s’expérimente et s’imagine l’articulation entre numérique et société », Jean-Philippe Cointet, directeur de l’Institut libre des transformations numériques.
[1] Le projet TIERED bénéficie d’une aide de l’Etat gérée par l’Agence nationale de la recherche au titre de France 2030 portant la référence ANR-22-EXES-0014.
« Démocratie.ai » A l'occasion de ce lancement, une conférence est organisée le 21 mars 2024 de 19h à 21h
Diffusion en direct et en replay sur la chaîne YouTube de Sciences Po : https://www.youtube.com/live/Afwf4C5H4z0?si=_iNBrDqWNX2NSXQ7
Sont réunis autour de chercheurs de Sciences Po : Jean-Philippe Cointet (médialab), Beatriz Botero Arcila (Ecole de Droit), Jen Schradie (CRIS), Kevin Arceneaux (CEVIPOF), Kalli Giannelos (CEVIPOF) : ● Les universitaires américains Ethan Zuckerman, professeur associé, University of Massachusetts Amherst, et Pablo J. Boczkowski, professeur, Northwestern University et membre de l’Institute for Advanced Study à Princeton (2023-2024), ● Un représentant d’un grand organisme de recherche publique français partenaire du projet : Benoît Rottembourg, responsable Regalia, Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), ● Des représentants des médias et de la communication : Grégoire Lemarchand, rédacteur en chef investigation et numérique à l’AFP, et Benoît Loutrel, membre du Collège de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) |
À propos de Sciences Po
Depuis 1872, Sciences Po se donne pour mission de former des esprits libres et des acteurs engagés au service de la société. Elle place l’excellence académique et l’ouverture sociale au cœur de ses valeurs. La singularité de son projet pédagogique s’illustre par une démarche pluridisciplinaire ancrée dans les sciences humaines et sociales, une forte ouverture internationale et une capacité à allier savoirs fondamentaux et expertise professionnelle grâce à ses 290 enseignants-chercheurs et 4600 enseignants vacataires.
En tant qu’université de recherche de rang mondial forte de onze centres de recherche, Sciences Po assume une responsabilité sociale en proposant des réponses aux grands enjeux contemporains, au premier rang desquels les transformations environnementales et numériques, les évolutions de l’action publique et la lutte contre les inégalités et les discriminations. Condition indispensable de la démocratie et du progrès social, la défense de la liberté académique figure au cœur de son projet universitaire.
Chaque année, l’institution forme 15 000 étudiants dont 50% d’internationaux sur sept campus (Dijon, Le Havre, Menton, Nancy, Paris, Poitiers, Reims) au sein d'un Collège universitaire de premier cycle et dans sept écoles au niveau Master (affaires internationales, affaires publiques, droit, journalisme, management, recherche, urbanisme). 3 500 professionnels suivent également une formation continue.
Contact presse : Romain Becker : media@sciencespo.fr / 01 45 49 50 79